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Les défilés croisière se suivent et ne se ressemblent pas. Le point commun de ceux de la cuvée 2025 par rapport aux années précédentes ? Une plongée dans un lieu à la riche histoire culturelle. Après Chanel, qui a investi le toit de la Cité radieuse, à Marseille, le 2 mai, et Gucci, qui a présenté sa collection à la Tate Modern, à Londres, le 13 mai, Louis Vuitton s’est installé dans le parc Güell, à Barcelone, le 23 mai au soir.
Pour son premier défilé en terre espagnole, Nicolas Ghesquière, le directeur artistique des collections féminines depuis 2013, reste fidèle à ses obsessions architecturales. Par le passé, il a notamment investi le Musée d’art contemporain de Niteroi (Brésil), imaginé par Oscar Niemeyer, l’Institut Salk pour les études biologiques, à San Diego (Etats-Unis), conçu par Louis Kahn, ou encore le Musée Miho signé Ieoh Ming Pei, à Kyoto (Japon).
Situé dans le nord de Barcelone, le parc Güell, d’une superficie de 12 hectares, a été imaginé par Antoni Gaudi, au début des années 1900. A l’origine, il devait être une cité-jardin, un lieu utopique réalisé dans le style moderniste propre à l’architecte catalan, où les courbes épousent la nature. Soixante maisons et une chapelle étaient prévues. Le coût exorbitant des travaux mit fin au projet initial. Reste un splendide parc aux décors étonnants, avec ses sculptures d’animaux, ses allées arrondies et ses longs bancs ondulés en trencadis, cette mosaïque de tessons de céramique, réalisée par l’architecte Josep Maria Jujol.
« Je suis venu à Barcelone à de nombreuses reprises lorsque j’étais plus jeune. L’architecture de Gaudi et le projet fou de ce parc m’ont toujours fasciné, explique Nicolas Ghesquière. Quand nous avons choisi la ville catalane pour ce défilé, il était évident pour moi qu’il aurait lieu ici. » L’accès au jardin est devenu payant depuis 2022 (13,50 euros), pour réguler le nombre de visiteurs qui atteignait les 9 millions par an.
C’est dans la salle Hypostyle, sorte de gigantesque kiosque extérieur avec 86 colonnes striées et un plafond formé de petites coupoles de mosaïque, que le défilé a pris place. Un endroit inspirant, à l’image du pays hôte. Car, pour Nicolas Ghesquière, ces défilés à l’étranger sont toujours l’occasion d’explorer une nouvelle culture. « J’envisage ces collections comme des carnets de voyage. Quand nous pensons à l’Espagne, nous avons évidemment tous des images en tête. Il faut pourtant faire attention à ne pas tomber dans les clichés. C’est un fil ténu », admet le directeur artistique.
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